Insurrection & communication

Nous publions aujourd’hui un extrait de la 3e partie du livre, qui traite de la question de la communication dans la perspective de l’insurrection. Cela fait écho aux projets de lois en cours, notamment sur l’organisation de la censure sur les réseaux sociaux au nom de la lutte contre “la haine en ligne” etc. 

“On se souvient de la phrase : « Les réseaux sociaux permettent la révolution et empêchent sa victoire. » Ce qui est clair, c’est que ces réseaux sont un espace à la fois indispensable aujourd’hui à la communication et hostile dès que la lutte s’amplifie, voire, avec l’évolution et la reprise en main policière, de plus en plus en amont. Mais d’autres enseignements sont à tirer des mouvements des dernières années, et aussi de la reconfiguration d’internet autour des plates-formes. Depuis plusieurs années, les États ont repris en main les réseaux. Ce contrôle sortira démultiplié de la crise sanitaire en cours, qui constitue aussi l’occasion d’un brusque coup d’accélérateur de ces dispositifs amorcés notamment par les lois dites « sur les fake news » ou sur les « contenus haineux ».

Le modèle global, c’est bien évidemment la politique de contrôle d’internet par la Chine. Ce qui est remarquable, c’est aussi que, partout, le discours qui sous-tend la mainmise sur les réseaux est celui de la défense nationale. Partout, on évoque la main de l’étranger, on désigne toute forme de contestation comme provenant de tentatives de déstabilisation ennemies. Cela marque une profonde évolution des États dits libéraux, qui convergent vers le modèle chinois. Continue reading